Roman contemporain

Jardin de printemps – Shibasaki Tomoka

Résumé du titre


Dans un immeuble promis à la démolition prochaine, un locataire, Tarô, rencontre deux autres résidentes comme lui. Une relation amicale se lie avec l’une d’elles, Nishi, qui va bientôt partager avec lui son obsession pour une maison voisine ayant été l’objet d’un livre de photographie, Jardin de printemps.

Mon ressenti


Quel étrange roman que celui-ci même après avoir laissé passer un peu de temps j’ai encore du mal à saisir la nature de ce court roman et mon ressenti.
Jardin de printemps fait parti de ces romans contemplatif où le temps, la vie, les saisons s’écoulent, où peu de rebondissement ont lieu, où les jours passent et se ressemblent. En découvrant de plus en plus d’auteurs -autrices japonaises je me rends compte que j’apprécie ce style et ces ambiances.
Cependant, ce petit roman reste assez étrange malgré tout.

Clairement, Tarô, le personnage principal a beaucoup joué dans cette impression mitigée. Son caractère terne et peu actif, son laisser-aller, son manque d’intérêt n’en font pas un personnage charismatique auquel on peut s’attacher facilement.
A l’opposé de Tarô se trouve un personnage féminin loufoque prénommé Nishi. Son obsession pour la maison, photographiée dans Jardin de printemps, l’entraine dans des situations inattendues presque dérangeantes qui m’ont fait penser à une certaine folie.
Reliant ces deux personnages à l’opposé l’un de l’autre et élément clé dans ce roman, la maison. Objet de fascination pour certain, lieu d’habitation pour d’autres, elle se fait désirer, tarde à se révéler dans son ensemble voire même parvient à conserver une part de mystère.
Si les personnages m’ont agacé ou laissé de marbre par leurs agissements, il y a cette envie croissante qui monte lentement tout au long du roman de pouvoir enfin pénétrer et visite la maison rêvée, imaginée. L’obsession de Nishi parvient à gagner le lecteur jusqu’à son aboutissement.

Le temps, qui s’était arrêté tant que la maison était restée à louer, repartait. Si la construction était rigoureusement la même qu’une semaine plus tôt, la présence et la couleur du lieu avaient complètement changé. Non seulement des gens vivaient à l’intérieur, mais soudain, la maison elle-même semblait revivre.[…] Or, si d’un côté la maison lui paraissait plus proche que du temps où elle était vide, maintenant c’était la maison de quelqu’un, il n’était plus possible d’entrer. Et ne plus pouvoir y entrer lui donnait plus que jamais l’envie de le faire.

Arrivé à un point de l’histoire, toute la tension retombe et le roman revient à une certaine apathie présente au début de l’histoire avec le personnage principal masculin.
C’est à ce moment là que Shibasaki Tomoka m’a véritablement perdu quant à l’objet de son roman, le narrateur change subitement, sans aucune raison et m’a laissé perplexe quand à sa place et son intérêt dans le roman.

Jardin de printemps est un roman inclassable où j’ai eu beaucoup de mal à écrire mon ressenti à la fin de ma lecture.
J’ai été surprise par l’absence de personnalité chez un des personnages principaux et une obsession chez l’autre pour une maison objet d’un livre de photographie qui amènera à des situations parfois improbables mais aussi réalistes. Si Shibasaki Tomoka parvient dans son écriture à transmettre cette obsession au lecteur, j’ai finalement trouvé le rôle de la maison sous exploité et j’aurais aimé en savoir plus et comprendre le titre de l’ouvrage qui donne son nom au roman.
Quand aux dernières pages, je pense ne pas avoir compris sa présence et être passée à côté car en dehors du récit et sans véritable lien avec l’objet du roman.
Jardin de printemps est un roman où l’impression d’étrangeté continuera de m’habiter et de me questionner sur le sens de ce roman.

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4 commentaires sur “Jardin de printemps – Shibasaki Tomoka

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