Résumé du titre
Depuis le décès de sa grand-mère, Lucy, Abby se sent seule coincée dans un emploi qu’elle n’apprécie plus et la relation avec son mari qui s’étiole. Une nouvelle dispute provoque son départ en Irlande, terre d’origine de sa grand-mère et terre d’accueil de sa mère.
A Cobh, peu de temps avant son décès Lucy avait enregistré sur cassettes son histoire. Abby va découvrir son héritage familial.
Mon ressenti
C’est toujours avec un immense plaisir que je lis les romans de Clarisse Sabard qui s’avèrent être de magnifiques coups de coeur.
Alternant passé-présent, nous voyageons d’un côté de l’Atlantique à l’autre, de New-York à Cobh en Irlande, d’une voix à l’autre, de Lucy à Abby.
Toute la misère de l’Europe semblait s’être regroupée dans l’entrepont. Il y avait là des familles entières, de pauvres hères partis sans rien emporter de leur vie d’avant, sinon des souvenirs au fond du coeur. C’était tout ce que l’on conservait, dans l’exil. Des coutumes, une façon de parler, les saveurs familières d’une cuisine. Plusieurs nationalités, des centaines de destins différents résolus à ne pas se retourner. Un rêve commun, l’Amérique, terre de promesses.
Le souffle des rêves nous emporte en Irlande, plusieurs décennies après la Grande famine qui entraina l’exil de milliers d’irlandais sur le nouveau continent des espoirs pleins les poches.
A travers la voix enregistrée de Lucy, nous découvrons cet exode massif, les conditions de voyage dramatiques puis une certaine désillusion en débarquant dans le Nouveau monde avec son opulence et pauvreté.
Les descriptions du New York du début XXème siècle sont saisissantes de réalisme. On ressent cette dureté de la vie vécue par des milliers de personnes entassées dans des immeubles insalubres où misère et criminalité se côtoient chaque jours.
Les personnages de l’époque passée sont tous ou presque émouvants. On ressent la difficulté la difficulté de leurs choix lorsqu’il n’y a plus d’options possibles. La relation qui se tisse entre Lucy et son cousin Sam est magnifique, de même que celle qui unit Lucy à son père ce qui a provoqué un sentiment d’injustice et de trahison lors de certains passages.
Vivants, assurément ils l’étaient tous, portés par le souffle de leurs rêves et l’espoir de ce nouveau chapitre qui s’ouvrait pour eux.
Depuis son dernier roman, A la lumière de nos jours, Clarisse Sabard rajoute désormais une intrigue supplémentaire toujours très liée à l’ensemble du roman incluant une autre génération à l’ensemble du récit et que je trouve toujours agréable et bien construite.
Si je suis toujours un peu sur la réserve pour les parties plus actuelles, je vois les personnages gagnent en profondeur et en intérêt quant aux liens les unissant et leurs différentes intrigues.
Alors que la partie passée à New-York est citadine avec l’omniprésence de la violence, le récit en Irlande est verdoyant avec des descriptions qui m’ont charmées et donnent envie de découvrir ce pays mais là aussi avec la présence plus discrète mais palpable des actions meurtrières de l’IRA.
Si un aspect m’a un peu chagriné, il est évident que cet élément est indispensable pour le développement et la cohérence du roman et cela m’a obligé à accepter que tout ne peut pas aller dans mon sens.
Entre évènements historiques, paysages magnifiques, destins bouleversés et bouleversant et portraits de femmes, Clarisse Sabard a cette plume romanesque qui vous emporte avec elle à la rencontre de ces héroïnes courageuses et résiliantes face aux épreuves de la vie. Le souffle des rêves de Clarisse Sabard est un coup de coeur.
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