Roman contemporain·Roman historique

La petite boutique aux poisons – Sarah Penner

Résumé du titre

Après avoir découvert l’infidélité de son mari, Caroline décide de se rendre seule à Londres où ils devaient passer quelques jours ensemble.
Une fois sur place, elle se voit proposer une activité surprenante : chercher des artefacts sur les rives de la Tamise. Peu convaincue, elle se laisse prendre à cette activité et finit par découvrir une petite fiole. A la manière d’un détective Caroline va chercher à découvrir l’histoire du propriétaire de cette fiole.

Mon ressenti

D’entrée de jeu, nous plongeons dans l’atmosphère du Londres au XVIIIème siècle, dans une petite boutique aux poisons cachée aux yeux de tous sauf aux initiées, à celles qui en ont véritablement besoin.
Ce premier chapitre nous donne l’occasion de rencontrer une des protagonistes principaux que nous allons suivre tout au long du roman.
En alternant passé/présent Sarah Penner nous permet de suivre en parallèle l’enquête de Caroline, la protagoniste du présent, avec ses recherches et ses découvertes sur cette fiole, et de l’autre le duo Nella/Eliza au XVIIIème siècle liées à cette fiole et aux évènements qui conduiront Caroline à à la découvrir sur les rives de la Tamise.

Sarah Penner décrit avec talent des paysages, une époque et une atmosphère avec un Londres malsain dans une humidité omniprésente où l’inquiétude règne et place les femmes au centre de son histoire avec des rôles clés et d’envergure.
De part son rôle d’apothicaire et en confectionnant des poisons à la demande des femmes et uniquement à destination des hommes Nella tente de réparer les injustices faites à l’encontre de ses clients et surtout nous permet de découvrir les conditions, la place des femmes dans cette société londonienne quelque soit le statut social.
Avec Eliza, l’autrice nous donne des éléments quant aux croyances, aux superstitions régnant à l’époque.
La partie présente avec Caroline est un peu moins passionnante malgré les recherches et les découvertes car occultées par les problèmes conjugaux vécus par Caroline et certains passages m’ont laissé assez dubitative.

L’inconnu était un concept qui m’avait longtemps fait peur, mais je mesurais maintenant toutes les opportunités qu’il recelait.[…] Pour l’une comme pour l’autre, la fiole marquait la fin d’une quête et le début d’une autre ; à la croisée des chemins, l’abandon des secrets pour mieux accepter la vérité[…] songeant à tout ce que la fiole m’avait enseigné : que la vérité la plus brutale ne se trouve jamais en surface. Il faut creuser, la porter à la lumière et la débarrasser de ses impuretés.

Avec La petite boutique aux poisons Sarah Penner met au centre des personnages féminins forts pour mettre en lumière la condition féminine dans la société londonienne du XVIIIème siècle confinée à des rôles d’épouse et de mère. Elle rappelle que malgré une évolution de la société, certaines idées quant à la place des femmes et à un conditionnement mental dans ce rôle qui reste ancré.
Malgré une écriture sans temps morts, une fluidité dans les passages temporels et un twist final auquel je ne m’attendais pas, je reste sur ma faim car j’aurais aimé plus de moments dans le passé au XVIIIème siècle que dans le présent.
Une lecture sympathique mais sans plus.

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